Après plusieurs années comme enseignant, je peux partager quelques moments d’hilarité. L’idée est surtout de rire de mes écarts.
« Oups! J’ai déchiré mon fond de culotte! » C’est véridique, je me suis penché pour ramasser un damné feutre et un craquement est venu de mon arrière-train. Je tâte avec la main, quelques pouces de fissure qui permettent de voir mes sous-vêtements lorsque je suis de dos. Et qui veut voir les sous-vêtements de son professeur? (Merci de ne pas répondre). J’ai terminé mon cours comme un brave avec une main au derrière pour tenir la fissure fermée. Le champ de zombies J’arrive en classe un peu à la dernière minute. Les étudiantes et étudiants sont assis dans le noir. Tous et toutes dans l’obscurité, rivés sur des écrans qui éclairent des visages blafards. Personne ne s’est levé pour allumer les lumières. No-freakin-body. On pourrait croire à un champ de zombies… Triste affaire, surtout avant un cours de sociologie. Mimer la sodomie Suite à une présentation sur des changements sociaux dans laquelle il était question des lois qui interdisent l’homosexualité, j’ai présenté la décriminalisation de l’homosexualité vers la fin des années 1960[1] au Canada. Suite à la présentation, une élève me demande candidement « c’est quoi la sodomie? ». Je suis totalement pris de court, comme un animal devant les phares d’un char allégorique de la fierté gai. Je me suis malencontreusement mis à mimer la sodomie (performance de courte durée, je ne sais pas pourquoi ma prestation impliquait des personnes avec de fortes tailles). J’ai fini par me reprendre et j’ai dit : « Tu sais papa dans maman? ». Elle hoche de la tête. « La sodomie c’est comme papa dans papa ». L’étudiante avait l’air très surprise, elle pense probablement à une figure paternelle. Des semaines plus tard, ma classe me parlait encore de mes formidables explications. Pendant les présentations orales (quelques moments forts)
Quelques-uns de mes lapsus
Expulser 30 personnes et finir seul comme un simplet Nous sommes en fin de session et il y a trop de mauvaises attitudes dans la classe. Plutôt que ma révision, on placote, badine, ricane, utilise le téléphone… Il ne manquait que la question pour faire basculer le professeur par-dessus bord. « Est-ce que c’est important ce qu’on voit après la pause? » J’ai explosé. « Ok! Êtes-vous plusieurs à penser que la révision est inutile!? Levez vos mains! » J’hésite une seconde devant la vague de mains levées. « Partez! Hors de ma vue! » La classe se vide. J’ai terminé la séance seul… à ce jour je remercie encore secrètement l’étudiante généreuse qui est venue me poser une question en classe. Je crois que c’est de la charité, mais j’ai besoin d’y croire. Les évaluations qui me laissent perplexe J’ai fait évaluer mon cours de manière anonyme. Comme j’utilise beaucoup l’humour, les étudiantes et étudiants s’en donnent parfois à cœur joie. Un jour dans une évaluation : « Tout le monde à l’air de bien s’amuser, mais pas moi. Je ne comprends aucune « blague ». Pour le même cours dans la même période : « J’aime vraiment sa barbe et son hair style » Un autre élève écrit : « Sa barbe me déconcentre vraiment. » L’évaluation la plus épique Il s’agit d’un cours qui se donnait à 8h00 le matin. « Ce cours est un peu comme une érection matinale : c’est parfois incommodant, mais si tu sais quoi faire avec ça peut être jouissif » À ce jour je ne sais pas si je souhaite que l’auteur soit un homme, une femme ou non binaire. [1] Dont il est encore question dans les dernières années… Voir « Sodomie : Trudeau lève les interdits » dans Le Devoir, 15 novembre 2016. En ligne : https://www.ledevoir.com/politique/canada/484715/sodomie-trudeau-leve-les-interdits, page consultée le 4 janvier 2019.
2 Commentaires
Johanne Gratton
1/4/2019 06:10:52 am
En tant que "personne âgée solitaire" je crois qu'un Père Noël soignant serait très efficace! J'en veux!
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Fanny Graham
1/4/2019 07:55:16 am
Le meilleur retour au boulot que j'ai eu de ma vie! Merci PP.
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AuteurJ'essaie d'inspirer chaque personne que je rencontre. À défaut, je la faire rire ou je l'ignore. Je suis professeur de sociologie au Cégep de Granby depuis quelques années. J'habite également mon corps et ne vois aucune contradiction à combiner la force de l'esprit et celle du corps. Dans le passé, j'ai occupé la fonction de représentant des organismes communautaires de l'Estrie. Mon objectif est de favoriser une prise de conscience par l'entremise de ma discipline et de mes expériences. Archives
Octobre 2024
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