Le silence de la fin d'année
Après un silence de plusieurs semaines, je propose un programme double aux gens qui suivent le blogue. Voici donc un bref article sur ma fin de session, des commentaires sur le livre et un épisode de podcast avec « Mes conseils pour la route » qui revient sur mon mot de la fin en classe (le podcast suivra dans les prochains jours). Le lien vers le podcast se trouve tout en bas de cet article et sera disponible d’ici quelques jours. Pour ce petit billet, les gens qui aiment rigoler vont sans doute apprécier le dernier segment en bas de cette page (les commentaires épiques sur le manuel). Une autre session de terminée. Je viens de ramasser mon dernier examen final, je tombe maintenant en mode « monastique » et je me lance à l’attaque de mes piles de corrections. Un travail isolé et solitaire, une relation très particulière avec les étudiants et les étudiantes. Chaque année je laisse des groupes et je laisse partir des jeunes. Chaque année je pleure un peu. J’ai choisi ce travail justement parce que je reste un oiseau de passage et que je laisse partir les étudiantes et étudiants en fin de session. Ce type de relation est parfait selon moi : on se rencontre dans un cadre clair, les raisons des rencontres sont déterminées et on doit viser une finalité et une conclusion. Enseigner, c’est vivre et mourir chaque année. Il y a des bonnes séances, des difficiles et des moments de maladresse, mais dans l’ensemble c’est le travail qui me convient le mieux. J’essaie d’être, pour mes groupes, la personne que j’avais besoin de rencontrer quand j’avais 18 ans (une version plus sobre). C’est un défi, mais dans l’ensemble je crois que c’est une réussite. Cette années, deux ou trois étudiantes étaient plus clairement en situation de détresse et de désespoir. Elles me disent que j'ai fait une différence dans leur vie par de l'écoute, des échanges et des commentaires. Faire face au désespoir des jeunes est quelque chose d'important pour moi et j'en suis présentement à tenter de tirer des leçons des questions qui me sont le plus souvent posées. Il n'y a rien de plus touchant qu'une étudiante qui écrit "Tu me sauves la vie". C'est le genre de commentaire qui me coupe le souffle pendant quelques jours. Mon silence des dernières semaines s’explique également par des débats difficiles dans l'espace public. Plutôt que de participer à des jugements, je préfère me concentrer sur des éléments positifs autour de moi. Je vais revenir sur cette question dans le podcast. En attendant, voici quelques commentaires de la part des étudiantes et étudiants sur mes écrits. Pour en finir avec la B.S. En fin de session, j’ai proposé aux étudiantes et aux étudiants d’écrire à propos du manuel et de courir la chance de voir les commentaires sur une prochaine édition. Avant de me tourner vers une démarche d’édition officielle, il était important pour moi que mes lecteurs (qui sont une clientèle captive) puissent livrer toutes les critiques et les commentaires sur l’ouvrage. De manière anonyme, j’ai ramassé une centaine de fiches sur le livre. Dans l’ensemble, c’est très positif et pour tout ça je dis merci! Avec la capsule vidéo, j’ai reçu beaucoup d’amour et de témoignages, c’est très touchant. J’ai demandé aux lecteurs d’identifier des lacunes ou des erreurs fondamentales dans l’ouvrage. Il est possible que quelque chose d’important m’échappe. Comme je m’amuse souvent de l’anxiété en classe, certains élèves en profitent pour retourner mon rapport à l'anxiété contre moi. Voici le commentaire que j’ai jugé le plus amusant à cet égard : « Le livre comporte une énorme erreur, cette dernière est majeure et fondamentale… Cette erreur c’est » (L’espace sur la copie est laissé vide !) La très forte majorité veut cependant laisser un commentaire un peu à l’image des apprentissages et du côté ludique qui vient avec le cours. Je vais tenter d’en faire figurer certains au dos du livre lors de la prochaine édition. Alors en rafale, voici les commentaires épiques sur le livre. « Un livre qui donne le goût de lire! (presque) » « J’aurai vraiment dû le lire, ça l’air très cool » « Un livre pour les gens qui détestent lire » « À lire si t’es game » « Un livre avec une couverture souple, mais un auteur rigide » « Mon commentaire est au dos du manuel (pis pas le tien). » « Un manuel mince qui peut rejoindre le plus épais des étudiants » « LIS-LE ET TAIS-TOI. La raison est simple : si tu parles en lisant tu ne comprendras rien » « Aussi délicieux que de manger du chocolat » « Le guide du kung-fu de la sociologie » « Mary Poppins serait choquée par ce livre (fuck yes!) » « J’ai tellement aimé ce livre que j’ai presque tout lu » « Ce livre est à la littérature ce que l’application Tinder est à l’Internet » Je vais maintenant mesurer ce que je peux inscrire ou non au dos du livre. Dans tous les cas la cohorte 2019 de techniques d’éducation spécialisée était vraiment stimulante. Lien vers le dernier podcast : Épisode 6 "Des conseils pour la route" www.lacatabase.com/podcast.html
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AuteurJ'essaie d'inspirer chaque personne que je rencontre. À défaut, je la faire rire ou je l'ignore. Je suis professeur de sociologie au Cégep de Granby depuis quelques années. J'habite également mon corps et ne vois aucune contradiction à combiner la force de l'esprit et celle du corps. Dans le passé, j'ai occupé la fonction de représentant des organismes communautaires de l'Estrie. Mon objectif est de favoriser une prise de conscience par l'entremise de ma discipline et de mes expériences. Archives
Octobre 2024
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