C’est épuisant, c’est prenant et c’est un lot de responsabilités. Pour un homme, c’est une participation (minimale) à la conception et ensuite c’est une vie transformée. L’implication peut être variable et les journées difficiles s’évitent difficilement.
Aujourd’hui, c’est une sale journée pour moi, au lieu de me rendre à Québec visiter un ami, je suis cloué à la maison avec un enfant malade. D’où l’idée de prendre le tout en riant et de relater 10 moments hilarants avec fiston. Voici, dans le désordre: 1. Au sujet de ce qu’il aime à propos de ses parents. « Ma maman, c’est la plus belle. » « Mon papa, il est toujours chaud. » (Je jure qu’il commente ici ma chaleur corporelle) 2.Dans mes premiers changements de couche à l’hôpital. Mon fils m’a aspergé le visage (spécialement la barbe) d’urine. Je garde le souvenir d’un moment de joie, de dégoût, de surprise et l’hilarité générale devant mes tentatives pour terminer le changement sans que mon visage ne dégoutte trop sur mon enfant. 3.Quand Mathys constate qu’une voiture navigue difficilement devant nous et qu’un chien est visible. « C’est peut-être le chien qui conduit papa.» 4.Parce qu’une éducation ne protège pas contre les bêtises quotidiennes (au contraire). La fois où je « répare » avec succès et fierté un thermomètre pour prendre sa température avec plusieurs tests dans ma propre bouche. Ma blonde m’apprend finalement qu’il s’agit d’un thermomètre rectal. 5.La fois du pepperoni La fois où j’arrive en retard au travail et je me demande si mon employeur peut me fournir un formulaire sur lequel je peux cocher la raison suivante: « Mon fils refuse de s’habiller, il court tout nu en s’enfuyant dans la maison en criant PEPPERONI sans arrêt » Finalement, j’ai opté pour la case « Raison familiale » 6. Développer des nouveaux talents : - Brosser les dents à quelqu’un qui pleure ( avec les variations : habiller quelqu'un qui pleure, déshabiller quelqu'un qui pleure, etc.) - Avant d’avoir un enfant, tu croyais que tu savais ce que c’est que d’être fatigué. - Écouter sans cesse des histoires incohérentes (il arrive que mon fils commence des histoires par « quand j’étais grand »). - Monter le son de la radio pour enterrer son enfant qui pleure. - Apprendre à moucher son enfant sans aucun mouchoir (Merci de ne pas poser trop de questions). Tout y passe: les feuilles du parc, mes vêtements, mes mains, etc. Un voisin reste surpris que j’évite de lui serrer la main au parc… - Ignorer tellement souvent ton enfant qu’il a la conviction que tu as un trouble auditif. - Dans la première année : travailler avec une épaule sale de régurgitation et parfois dégager une odeur de lait. - Écouter 100 reprises du même épisode d’une émission pour enfant. Apprendre chaque réplique par cœur, être désappointé parce que personne ne te demande de réciter des extraits, le faire quand même dans ta grande fatigue (en prenant les voix des personnages), se faire surprendre par un collègue, passer pour une personne qui a un grand besoin d’aide psychologique. -Répondre à 10,000 questions par jour. Découvrir que tu ne sais pas grand-chose sur le monde qui t’entoure. Tu réalises que ton attention n’était pas à 100% quand tu allais à l’école. Au quatorzième « pourquoi » tu réponds « parce que c’est d’même » en sonnant comme ton père. 7. Au sujet de son amour pour les membres de sa famille « J’aime tout le monde dans ma famille beaucoup, beaucoup, mais moins papa parce que des fois il pue » 8. Un constat sur la physionomie des personnes dans l’entourage . « Les gros papas, ils ont des petites jambes » (Je suis toujours sans réponses sur cette affirmation) 9. Ce type de conversation, au quotidien (après une tonne d’activités): -Qu’est-ce que tu as le plus aimé de ta journée ? -Les patates. 10.Se faire traiter comme un enfant. Mes oreilles sont décollées, c’est un fait. Mon enfant trouve que c’est troublant et rappelle sans cesse l’importance de mes oreilles à toutes les occasions. Quand je suis de dos au soleil et que je le regarde « Papa pourquoi tes oreilles sont rouges? » Quand il me donne un nom de superhéros je deviens « Capitaine oreilles » Quand il délire avec des propos aléatoires « Papa les oreilles » Encore heureux que mon fils ne remarque pas mes taches de rousseur. Pendant les jeux, j’obtiens toujours un rôle secondaire : je suis Robin, je suis un membre dummy de la PatPatrouille, je suis Elvis dans Sam le pompier… Parce que me remémorer les bons souvenirs me fait facilement apprécier une journée grise comme aujourd'hui.
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AuteurJ'essaie d'inspirer chaque personne que je rencontre. À défaut, je la faire rire ou je l'ignore. Je suis professeur de sociologie au Cégep de Granby depuis quelques années. J'habite également mon corps et ne vois aucune contradiction à combiner la force de l'esprit et celle du corps. Dans le passé, j'ai occupé la fonction de représentant des organismes communautaires de l'Estrie. Mon objectif est de favoriser une prise de conscience par l'entremise de ma discipline et de mes expériences. Archives
Octobre 2024
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